lundi 17 octobre 2011

Séance d'équithérapie, quand les mouches amène l'irréalité

Les images sages se délitent au creux de l’ourlet de la vie. A-vide de tendresse, on cherche la vie en liesses, liée et déliée des images qui se font né. Pied-de-nez aux angoisses archaïques, aux tiques suceuses de vide-à-vide, la tendresse ne prend pas une ride. Umsaïda la porte en elle, fantastique dialogue tonique.

Mais ce jour-là, tout tourne à trépas. Trépasser, pas assez de trait pour que se dessine en rimes une anse de vie. Sens perdu, tout devient nu et cru, la vie se perd, qui l’eût cru ? Umsaïda s’agite, le bateau du corps en dé-corps gite, les mouches l’assaillent, elle frappe le sol, violence sur le corps en bémol, l’image reste la même, on reconnaît visuellement cette jument que l’on aime, mais elle ne semble plus indemne. Le Réel, toxique fiel, semble avoir emporté ce qui donnait à la vie un ciel ; il semble que la jument ait changé dans sa quintessence (même si son image reste la même). On n’arrive plus à entrer en contact avec elle, tout se fragmente en parcelles, la réalité se délite, puissante, terrorisante dynamite. Le voile du familier se voit asprassé par d’étranges nuées. Nu et cru, le sentiment d’existence se fait rance, on perd le fil de la réalité par les autres partagée. On est projeté dans une autre dimension énergétique. Cette dimension nous met en décalage par rapport aux autres, outrage. Outres où nagent des fragments de réalité dans une immensité ; mer sans fond qui happe indéfiniment. On n’arrive plus à maintenir un lien vivant avec la jument.

Jusqu’au coin où l’on s’arrête. Les mouches semblent se calmer, et Umsaïda retrouver de la sérénité. Tout redevient comme avant dans ce coin protégé du vent. On s’appuit le dos contre son flanc, douceur et chaleur redonnent vie, en-vie. L’irréalité se voit anesthésiée par la chaleur d’Umsaïda qui nous emmène loin du trépas. Bercements sur son dos, les yeux mi-clos.  Le cauchemar qui nous poursuit même au-delà de la nuit se voit amoindri. La jument retrouve sa quintessence loin du tourment, on retrouve le lien de vie, on la re-connaît, on co-naît ensemble tel un phénix renaissant de ses cendres. Méandres lointains, pantins aux yeux des mains, aux cieux demain.

Relater ce qui s’est passé dans cette étrange irréalité, avec ses mouches aux milles yeux assassins, aux milles souches, pose des mots sur les maux, et tout devient moins louche. Les courbures lettrées permettent de dire l’irréalité, et par là d’exprimer l’indicible, bible des sensations qui entravent de l’être les sillons. Ça permet aussi de partagé ce qui se vit dans les étranges nuées.