dimanche 15 juillet 2012

La perte de l'évidence naturelle


La perte de l’évidence naturelle, le corps se dédensifie, dansent six filles, le voile du familier se trouve pulvérisé. Ce qui paraissait évident se voit évidé. Les scripts sociaux deviennent étranges, signes d’un sens qui les dépasse au fond de la crevasse. L’image qu’ils renvoient reste toujours la même, mais la quintessence (cette essence qui se cache derrière l’image) s’en trouve altérée. Altier, le mouvement du monde devient insaisissable. Sable égrené sans fin, la plage à l’infini, chaque mouvement devient vain, vin sournois, n’être qu’un passage où les rayons cosmiques envahissent à l’heure fatidique. Chaque mouvement devient plat, dédensifié, proie de l’asprasse qui terrasse ; chaque mouvement devient automatique, comme orchestré de l’extérieur, à la bonne heure. Les mots sont soudain atteints d’étrangeté : ils apparaissent dans la pensée bizarrement, ils ne revêtent plus le sentiment de familier, ils perdent leur chaleur. La réalité familière cède et laisse place à l’asprasse, au Réel, toxique fiel. Tout revêt alors une qualité étrange, on ne se sent plus du tout à l’aise, le goût perdu de la fraise. La seule manière d’échapper à ce terrifiant malaise, c’est de structurer le temps, de le maitriser dans des moments ritualisés.

samedi 30 juin 2012

Matin d'angoisse


Angoisse, poisse mélasse, suinte par tous les pores, sans port d’attache, tâches de trouver ton chemin. Tache sur la carte, impossible de se repérer, tomber sans fin dans des gouffres sans fond. S’en vont les repères, les paires disparaissent, le sentiment de familier s’écroule dans la houle. Boule qui roule sans cesser, le corps devient étrange, loin de la sécurité des anges. Engelures cisaillent les chaires, le mortifère s’insinue et laisse le corps ainsi nu, en proie à l’étrange asprasse qui terrasse dans un tour de passe-passe. Perdre la densité qui fait qu’on se sent vivant. Vent de vie qui s’essouffle, il manque de pulsoyance pour se sentir exister en continu. Difficulté à initier des choses, tout devient lutte, même au son de la flute. Besoin de suivre quelqu’un pour que le quotidien s’inscrive, pour ne pas tomber infiniment dans un vide de désir. Dépendance danse, aux autres s’accrocher pour ne pas cesser d’exister. Quand chacun vaque à ses occupations, l’être perd sa densité et l’angoisse, poisse mélasse, envahit, du corps, toutes les parties.  

lundi 18 juin 2012

chemin et gouffres


Avancer, marcher le long d’un chemin parsemés de gouffres, le fil du sentiment d’exister se rompt à la chute. Avancer, marcher et soudain tomber dans un gouffre sans fond. S’en vont les sentiments de familier, la sécurité s’en voit malmenée. Tout devient étrange ; quelque chose se rompt, l’être se dissout, dis sous quel air s’arrête en traitre le fil de la pulsoyance ? Soit l’anse, soit le gouffre, purulente infection, affectation à un poste mortifère. Y faire une brasse pour ne pas se faire aspirer par le gouffre tenace. Nacelle de vie, viens à notre secours et scelle un pacte de non agression. Grésillons, scions  les sphères pour ne pas se foutre en l’air. L’air de rien, marcher et soudain tomber. Béance de l’être qui s’efface sans ne laisser aucune trace. As de stress, murmure l’anxiété face à l’angoisse qui d’un élan sacrifie l’enfant. Fendre la tête scalpée, la peau est arrachée, les chaires ensanglantées. Ganté et menuets, l’angoisse, poisse mélasse, s’insinue. Ainsi nu, l’être est broyé et dans un geste terrifiant, ultime râle, se voit près d’expirer. Pire et exhumé le cadavre fantomatique trouvera-t-il sa place ?

Accepter la maladie et ses conséquences, apercevoir les limites qu’elle entraine, traine sans rennes. Accepter ces limites, et avancer, marcher avec ce que l’on est le long du chemin jalonné de gouffres sans fond. Accepter d’avoir une vie différente. Rentres l’espérance anse de sens. Mais qu’il est difficile de discerner ce qu’il faut accepter et ce qu’il faut dépasser. L’angoisse rode et terrifie, comment se dire qu’il faut l’accepter ?

mercredi 30 mai 2012

morceau de rien


N’être qu’un bout de rien, chiendent danse dans l’anse en transparence. Transvivre à travers les autres, zoo de qualités qui nous échappent, se referme la trappe. Attraper au vol le vole de la réalité, plus rien ne tient, enferré dans une place qui n’en est pas une, tordre la lune. Sentiment d’insignifiance, de non-être, la bouliémisation emporte de l’être les sillons. Siphonner, la glaire emprisonne l’air, le glaive va tomber. Trancher la tronche qui même à la torche n’illumine aucune force. Vivre par procuration, n’être que fantomatique, si les autres de la famille revêtent des atouts, tout à vivre, se dire que ce n’est pas grave de ne pas les avoir en soi puisqu’ils les ont. Cellule familiale faisant office de peau, où tout se mêle et s’emmêle. Être un morceau du corps familial, avoir besoin des autres parties corporelles pour survivre. Être le morceau de rien, le morceau malade, le pourri, pour y mortifier. La plaie faite au corps familial suinte et asprasse dans un tour de passe-passe. Culpabilité d’infliger cette plaie au corps familial. Honte d’être cette partie pourrie.

mardi 15 mai 2012

Accordage (séance d'équithérapie)


Accordage pour laisser de côté l’accrochage ; accrochage comme conflits des bris des âges ; accrochage aussi pour éviter le lâchage. Accordage dans une relation paisible, message sage et entendu , qui l’eut crû, sérénité engendre unité. Unies vers la vie, expérience loin d’être rance, lance un pont pour faire des fondations. Datation, au creux résolution, lotion à appliquer sur la relation, Oumsaïda nous fait faire nos premiers pas. Découverte d’un accordage, d’une demande entendue et acceptée, Oumsaïda emmène loin du trépas. Au pas, les jambes forcent les traits, Oumsaïda suit le mouvement, et suit le soi dans un élan. Et lent déplacement, juste le temps de goûter au bonheur de l’accordage, à la bonne heure. Lutter contre l’asprasse qui terrasse. Physiquement Oumsaïda se fait voile qui enveloppe le corps, le protégeant des attaques de l’extérieur. Son pas rieur redonne un élan de vie là où tout dévie. Dévitalisé, le corps en dé-corps est écorché vif. Le voile d’Oumsaïda protège ainsi de l’univers, unis vers la vie, nous sommes en découverte d’un lien à l’autre et au monde apaisé. Pax, vers Pâques, Oumsaïda nous mène, résurrection d’une relation auparavant plongé dans l’obscure tension. Tout lien vers l’extérieur crée une tension, intrusion qui emporte de l’être les sillons. Oumsaïda échappe au trépas et apaise la tension. Tends vers les sillons de l’être. Être être de peu, la danse avec Oumsaïda inscrit ici-bas.

dimanche 1 avril 2012

avoir une vie différente

Différence, diffuser l’errance pour trouver des points d’ancrage dans les-bris-des-âge. Chemins de traverse, tas versé vers «  l’anormalité ». Alité, lit sur ton visage, le désarroi, de ne plus avoir foi. Tout en train de marcher, lutter pour cette idée, « l’anormalité » doit être acceptée. Sortir des normes, différences de fréquence, lance la balle à ton tour pour retrouver tes atours. Trouver, en les courbures lettrées, de quoi s’exprimer, pour témoigner, spécificité de l’être, loin du paraître.

Mais la différence est souvent lourde à porter. Apporter des trêves dans le combat contre l’aporose, contre l’angoisse ose rendre face. Accepter d’avoir une vie différente sans que ça hante. Liberté à trouver pour que la vie puisse s’avancer. Ne plus être sur les sentiers battus, entre angoisse et liberté, apprendre à se diriger. De toutes pièces, l’invention doit susciter des liesses. Modeler, l’argile creux, doser l’eau pour que le socle de la vie ne parte pas en charpie ; trop d’eau et l’être se liquéfie ; trop peu d’eau et l’être se craquelle ; modeler en ritournelles. Ris et tournes, elles ne sont pas de cet avis-là. Recherche de toute une vie, le modelage des-bris-des-âges.

Angoisse du vide, peur de la page blanche, partir de rien, l’invention doit éclore. La différence torpille les chemins balisés, elle laisse l’être dans l’errance. Alors, sublimer l’errance pour qu’au creux de l’être puisse s’inventer la vie. Trouver un peu de liberté intérieure, apprendre à s’accepter, tolérance envers soi-même. Se répéter qu’une vie vaut une vie. Ambivalence rance qui balance entre « différence-invention-liberté » et « différence-affligeance-désespoir ». C’est la pulsoyance qui manque pour atteindre la liberté de l’invention. L’enthousiasme s’éteint devant l’angoisse, poisse mélasse. Être sur le qui-vive empêche la confiance.

Accepter d’avoir une vie différente. Mais alors, comment discerner les limites qu’il faut accepter et celles qu’il faut dépasser ? Il faudrait se fier à son ressenti… Mais encore faut-il savoir quel est ce ressenti. La différence, diffuser l’errance, pour trouver des points d’ancrage dans les-bris-des-âges.

jeudi 22 mars 2012

effroi de la séparation

Dans les méandres se délite le lien vers lequel on tente de tendre. Fendre le totem, feindre le calme, saignent les larmes. Ô traitres armes,  affables dans leurs pourtours, lorsque l’illusion choit, le vide-à-vide ne tarit pas. Pas un puis l’autre, la séparation arrache à l’être ses sillons. Si on s’avance, elle lâche, si on recule, elle tâche. Tâchons d’en reconnaître les préludes dans ses incantations Bermudes. Rudes sont ses éclats, elle vous anéantit ici-bas. Ci-gît le lien, aporose, la peau rose devient poreuse, peureuse du monde qui émonde. Emondage, hurle à la mort, l’angoisse se masse dans les bris-des-âges. L’asprasse terrasse dans un tour de passe-passe. Sur des générations le Transvivant affecte de ses plus mystérieux poisons. Poids on tue, deux poids deux mesures, la mort rode le matin à l’aube.

Les plus profondes angoisses archaïques tue le jeu, là où le je s’écroule pour ne plus laisser que des morceaux dans la houle. Foule disparate, en un instant éclate. Eclats qui éclosent, explose l’être, bouts de sanguinolentes chaires. Hantent les sphères où la séparation se fond en un éclair. Vouloir exister par soi-même, même tout faire pour trouver un chemin où ça nous mène. Mais la rupture dans le sentiment continu d’exister ne laisse place qu’à l’angoisse. La séparation comme menace permanente, hante. Comme une petite, avoir besoin de la présence de l’autre pour se sentir exister. Comme un fantôme, avoir besoin de la présence de l’autre pour lui donner densité. Insécurité fondamentale, du code, trouver le Graal.

samedi 3 mars 2012

matin

Le matin tout s’emmêle, pêle-mêle, une journée à affronter, sur le front de la vie se tissent ceux qui fléchissent. Hisser les couleurs, à la bonne heure. Se rassembler pour se sentir entier, pour avancer dans la journée. L’angoisse, poisse mélasse, boumielise le corps sans franchise. Traitre mot qu’est celui du réveil, flanche la bouteille vermeille. Il faut tirer à soi les morceaux éparpillés, par ci par là, sans parcimonie. Tout est éclaté, le sentiment d’exister s’est fait la malle, vous laissant nu sur la dalle. Ça transperce le corps en dé-corps, de part en part tout happe, tout zappe, rien ne garde consistance, le vide-à-vide aspire toute forme de vie, ne laissant plus que la terrifiante errance. Rance aigreur, la lie se lit seule, et la mort feule. Vouloir pour ne pas choir ; mais la volonté est à point nommée comme un mauvais soufflé. Funambule qui cherche en vain un équilibre dans tous les calibres, les pas se font hésitant et tremblant, corps déchiqueté, ô la chaire ensanglantée, la pulsoyance ne trouve plus de sens, encense le mortifère qui fait que s’écroule chaque pierre, hier encore en bonne santé, insupportable calamité.

Le sommeil crée un havre sécurisé où il possible de se reposer. La couette enveloppe le corps, l’empêchant  de partir en flop. Alors quand le jour pointe son nez, et que de force il faut s’extraire de ce nid béni, la tension malmène tant et tant les sillons de l’être. Passer d’un univers où la douceur éloigne la frayeur à un univers où la douceur se meurt, ainsi en va de la matinée qui pointe son nez. Passer du confort du sommeil à la bouffée d’angoisse qui n’a de cesse de faire ployer même les plus avisés. Oppression , le vide fait suffoquer, impossible de se dire que ça va aller quand tout le corps est liquéfié. L’éternel instant, sidération, la bouliémisation fait son apparition.

La parole s’enferre dans des cratères . La quintessence a perdu sa pulsoyance. Les mots deviennent des coques vides sur lesquelles glissent les sensations, vide-à-vide plein d’angoisses. Les courbures lettrées en revanche ancrent dans le corps des ressentis qui semblent sinon s’évaporer en un frisson. Ecrire pour ne pas sombrer, pour pouvoir partager ce qui traverse, bercent les courbures lettrées.

La matinée s’en fut passée, danse l’éternité, et tous les jours recommencer.  

mardi 7 février 2012

moins que rien

Moins que rien, tu ris, hein… Être être de peu, jamais paisible, sous haute tension, tords les sillons de l’être. Les mots se font rares, la fontaine asséchée, les courbures lettrées ont bien du mal à se poser. Oser les personnages, dans les bris des âges, là où la maladie ronge par l’intérieur ; impossibilité à se lier autour d’un centre, les personnages vont et viennent, martèle le morcellement en tout temps. Tout en marchant, tout tend vers l’assiègement, île perdue dans l’espace, chute infinie qui ne laisse aucune trace. Désagrégement par les forces du vide à-vide, l’asprasse terrasse dans un tour de passe-passe. Sensation d’être engluée et de ne rien pouvoir tenter. Tant et si bien que chaque petite chose à faire demande une énergie sans sursis, la peine sera en ferme, enfermée, boumiélisée. Ne même plus trouver les courbures lettrées qui puissent traduire sans bruire la face cachée de l’iceberg. Existe-t-elle cette partie cachée, dans les tréfonds sans fond ? Se détester au point de vouloir tout arrêter. La pulsoyance s’enfuit de jour comme de nuit.

Moins que rien, tu ris, hein… Mépris de ce qu’on est, sans discussion, puérile, sans initiative, grosse masse de glaire qu’est ce corps-machine. Même pas capable de subvenir à ses besoins, comme une toute petite, besoin d’être portée et rassurée pour continuer à évoluer. Être sous haute tension, ne pas réussir à exister par soi-même, et ainsi avoir peur tout le temps de perdre ceux qu’elle aime. N’avoir plus de goût, plus d’élan vital, tout se fait la malle.

Juste envie de rester dans mon lit. Protégée dans une bulle, reposer le funambule. Un grand chagrin sans fin incube, infernal tube, sans qu’il ne puisse s’exprimer dans le champ des nuées. Sensation de lourdeur qui, sans erreur, vous foudroie le cœur. Difficulté à tenir arrimé ; impossibilité à évoluer dans de la légèreté. Légère atmosphère commanditaire d’une paisibilité qu’on ne réussit pas à contacter. Dialoguer avec la vie ne laisse aucun sursis. Si vous vous taisez quelques secondes, le voile du familier s’écroule, et le Réel brut s’abat dans la houle. Comment lutter contre la fondamentale insécurité ?