samedi 30 juin 2012

Matin d'angoisse


Angoisse, poisse mélasse, suinte par tous les pores, sans port d’attache, tâches de trouver ton chemin. Tache sur la carte, impossible de se repérer, tomber sans fin dans des gouffres sans fond. S’en vont les repères, les paires disparaissent, le sentiment de familier s’écroule dans la houle. Boule qui roule sans cesser, le corps devient étrange, loin de la sécurité des anges. Engelures cisaillent les chaires, le mortifère s’insinue et laisse le corps ainsi nu, en proie à l’étrange asprasse qui terrasse dans un tour de passe-passe. Perdre la densité qui fait qu’on se sent vivant. Vent de vie qui s’essouffle, il manque de pulsoyance pour se sentir exister en continu. Difficulté à initier des choses, tout devient lutte, même au son de la flute. Besoin de suivre quelqu’un pour que le quotidien s’inscrive, pour ne pas tomber infiniment dans un vide de désir. Dépendance danse, aux autres s’accrocher pour ne pas cesser d’exister. Quand chacun vaque à ses occupations, l’être perd sa densité et l’angoisse, poisse mélasse, envahit, du corps, toutes les parties.  

lundi 18 juin 2012

chemin et gouffres


Avancer, marcher le long d’un chemin parsemés de gouffres, le fil du sentiment d’exister se rompt à la chute. Avancer, marcher et soudain tomber dans un gouffre sans fond. S’en vont les sentiments de familier, la sécurité s’en voit malmenée. Tout devient étrange ; quelque chose se rompt, l’être se dissout, dis sous quel air s’arrête en traitre le fil de la pulsoyance ? Soit l’anse, soit le gouffre, purulente infection, affectation à un poste mortifère. Y faire une brasse pour ne pas se faire aspirer par le gouffre tenace. Nacelle de vie, viens à notre secours et scelle un pacte de non agression. Grésillons, scions  les sphères pour ne pas se foutre en l’air. L’air de rien, marcher et soudain tomber. Béance de l’être qui s’efface sans ne laisser aucune trace. As de stress, murmure l’anxiété face à l’angoisse qui d’un élan sacrifie l’enfant. Fendre la tête scalpée, la peau est arrachée, les chaires ensanglantées. Ganté et menuets, l’angoisse, poisse mélasse, s’insinue. Ainsi nu, l’être est broyé et dans un geste terrifiant, ultime râle, se voit près d’expirer. Pire et exhumé le cadavre fantomatique trouvera-t-il sa place ?

Accepter la maladie et ses conséquences, apercevoir les limites qu’elle entraine, traine sans rennes. Accepter ces limites, et avancer, marcher avec ce que l’on est le long du chemin jalonné de gouffres sans fond. Accepter d’avoir une vie différente. Rentres l’espérance anse de sens. Mais qu’il est difficile de discerner ce qu’il faut accepter et ce qu’il faut dépasser. L’angoisse rode et terrifie, comment se dire qu’il faut l’accepter ?