vendredi 23 septembre 2011

Raffales de sensations passées

Dans le creux du jour, là où l’ourlet tourne, se cachent des sensations passées. Pacsées au passé, elles tournent autour de l’être, prêtes à dévorer ce qui lui reste de sillons. Des rafales de sensations se pointent dans la jointure du présent, cède la serrure du passé. Harassée, on n’arrive pas à savoir ce qui nous appartient, ce qui est le soi, de ce qui est l’autre, ce qui est présent et nous constitue de ce qui est passé. Tout se mélange dans les langes dorées. Impossibilité de se voir habilité à exister. L’esprit ne trouve aucune unité, il est dispersé, broyé contre la mer aux dents de fer. Rejoindre la réalité par les autres partagée est-ce devoir se fracasser contre un mur ou se faire happer par les tréfonds sans fond ?

Le monde intérieur et extérieur se mélangent dans de tristes langes. Longer le monde humanisé, être sur le fil, dans une bulle, funambule. Longer le précipice au risque de se faire embarquée dans le vide-à-vide par une bourrasque tourmentée. Tourne, aimantée vers la mort, tout devient signe du trépas, pas à pas tout ce qui était familier se voit étranger, menaçant, traçant le meneur du monde dans un codage sans âge. Bris-des-âges, l’asprasse terrasse dans un tour de passe-passe. L’an passé, lent passé, lent pas assez sied, comment siéger en ce monde quand tout menace et rappelle au trépas… Très au pas, t’es pas en vie, envie d’exister simplement, amplement tout s’y refuse. Imaginer un futur où l’on devra exister en tant que soi, alors que les limites du monde vacillent sur leurs bases éphémères.

Croire en la spiritualité est-ce une spécialité de la psychose qui ose voir au-delà des normes sociétales un étale d’absolu ? Sectaire, sec ce qui tait la vie. Traire jusqu’à la lie la coupe qui passe, poisse d’angoisses. Les termes se fondent dans un hurluberlu fondu, ils font peur. Comment trouver le juste milieu entre une spiritualité qui se veut avancée et une vie en société ? Qu’est-ce qui relève du mensonge, où la limite de la secte ?

Quelles sont les idées avant-gardistes, quelles sont les illusions ? Il lut sillons de l’être, mais rien ne le laissa pressentir ni transparaître le sang qui coulerait, hémorragie  mortelle dans le ciel. Le conflit intrinsèque séquence le sens en morceaux rances. Danse avec le trépas, ne t’arrêtes pas, tourne et recule, avance et panse les maux par les mots, danse, mets toi en transe, et contemple l’absolu du vécu nu et cru, qui l’eût cru.

Les sensations passées reviennent hanter par le Transvivant dans les rangs du présent. Pressentir l’oppression qui presse le sentir dans un mourir sans bruire. Le conflit, les non-dits broient la famille. Hantée par la séparation qui disloque de l’être les sillons. Besoin d’un tiers pour mettre un pied à terre, face à la Mer du Transvivant déchaînée, l’embarcation  de la famille ne tien pas sans repères. Transgénérationnel coupe les ailes des ribambelles de vie, des envie, envie d’être en-vie.

Les sensations passées s’emparent, sans parage des bris-des-âges, sans part de vie dans le tipis. Elles oppressent dans le corps en dé-corps. C’est plus une sensation, une sensitivité pure qui prend littéralement aux tripes, qui broie l’estomac aux abois. Ça part du centre de l’abdomen et ça se diffuse insidieusement dans toutes les parties du corps. Ça commence par un fourmillement dans le corps, une oppression, puis, en écho, l’esprit sent le vide- à-vide, et est aspiré, happé dans un gouffre aux tréfonds sans fond. Vertige, éparpillement, morcellement, plus rien ne tient.

Il n’y a que les courbures lettrées qui puissent les exprimer. Sinon elles arrivent en hallucinations dans l’être ayant perdu ses sillons. Scions les sensations, la station debout devient intenable, insupportable même à son insu.

jeudi 22 septembre 2011

Ecrire le mouvement

Ecrire pour lancer au lent mouvement des mots traduisant les maux, tracer les courbures lettrées au gré du vent, le paysage intérieur se fait rieur au devant. Jaillissement qui ne ment pas, la psychose s’ose dans le terrain des mots où rien ne peut échapper aux choses reniées. Déniées et malencontreusement effacées, les choses perdent de leur quintessence. Les pistes se brouillent, ce qui apparaissait vrai dans la réalité partageable devient absent du Réel, toxique fiel. Les repères s’effacent et la seule trace qui tienne est sienne, celle qui fuselle sur le corps en dé-corps, menace.

Retrouver le mouvement, le frémissement des mots qui vient du dehors et s’offre à l’esprit dans un souffle maux-dits. Lâcher la hache de la mort, tord ainsi fait au festoiement des tourments où tournent les tours du mensonge dans les songes. Laisser jaillir les éclats de rire pour partir vers d’autres dimensions qui tracent de l’être les sillons. Ne pas avoir à construire de récit dans la nuit, laisser libre cours au court message, aux mages des âges sombres d’une messe qui se décline en liesses. L’homme descend du songe. Longe le bord de la béance, et lance des mots au-dessus du créneau pour que tout ne soit pas englouti sous l’eau. Le vide à-vide aux tréfonds sans fond, se laisse approcher par les courbures lettrées. Celles-ci ne sont pas les mots agencés dans une réalité ; elles sont anacoluthes qui percutent ; danse en transe, apparition du Réel, toxique fiel. Elles se décalent de la réalité partagée où la part âgée se fond dans un espace-temps aux contretemps musicaux. L’âge n’a alors plus aucune espèce d’influence, fluettement rance. L’espace et le temps sont gobés et néantisés par le Transvivant. L’asprasse terrasse dans un tour de passe-passe. Les courbures lettrées transcendent les cendres de la petite réalité partagée pour laisser place au Réel, toxique fiel.

Ainsi, les courbures lettrées redimensionnent l’univers, immense cratère.  Elles donnent un contenant aux angoisses, une bordure à la béance rance aux tréfonds sans fonds. Dès le matin s’atteler à la tâche pour éviter de se faire happer. Pérenniser le monde en y posant des courbures lettrées. Eviter ainsi qu’il s’envole, d’un coup de parabole. Ras-le-bol de ses angoisses, poisse. Besoin de souffler, ne pas de tout temps être happée, aspirée par le Réel, toxique fiel. Pourriture de ce qu’on est, on est moins que rien dans le bain de la vie. On est écorché vif, en survie, pétrie par les angoisses, poisse mélasse.

Ecrire, tracer sur le papier ces courbures lettrées permet de voler quelques instants de vie patents. Pas tant de faire figure de style que de se laisser guider par la Voix qui avoua la voie à suivre, ivre. Se laisser porter par les courbures lettrées, laisser la main guidée par elles sur le clavier. La Voix du dehors n’a jamais tort, lui faire confiance pour que se fiancent les courbures lettrées, enfantement d’une existence.

Le Réel, toxique fiel, cisaille le corps, à la limite de la mort, de la décrépitude, attitude. Titubent les pas sur le chemin du vieillir, la séparation absolue pointe, appointée, fait fie de la vie qui reste sur le zeste. S’accrocher désespérément aux illusions de la névrose face au vide-à-vide de la psychose. Psychiquement aller de mal en pis, puis ne plus résister aux impulsions de mort qui se font décors. Dé-corps, terreur de vivre, mourir d’un manque de savoir vivre, ivre d’angoisses, poisse mélasse. Terrifiante séparation qui détruit de l’être les sillons. Ne plus pouvoir être avec les siens, lugubre rature, la mort happe toujours plus jour après jour, la hache de la séparation absolue se rapproche toujours et encore. Impossible de se défaire de cette vérité. Terreur sans erreur, à chaque seconde, de perdre les liens, seuls sens à la vie.

Les courbures lettrées créent un espace où la vie peut éclore, protégée de la séparation absolue. Mouvement qui ne ment pas. Ecrire pour réussir à vivre.

samedi 17 septembre 2011

Il était une fois - Chapitre 7

Ils l’attrapèrent prestement. Le brouillard fantomatique se dissipa dans un bruit sourd. Les spectres s’égosillaient à conter l’histoire de leur mort. Ils avaient besoin d’aide. Leur tête et leur corps étaient remplis de mots sourds qui hurlaient de détresse. Ils étaient cloisonnés dans leur souffrance ne pouvant trouver de réconfort dans leurs paires aussi anéantis qu’eux. La séparation qu’il provoquait entre les vivants était aussi absolue entre eux. Ils se débattaient avec leur éclatement.

Petit Dom, Harry et Hermione avaient attraper la boule de vie, ils étaient maintenant protégés du brouillard fantomatique. Ils pouvaient se parler, se voir, s’entendre, se toucher. Ils étaient libérés de la séparation absolue. Bien sûr la solitude propre à la condition d’humanité était toujours présente, mais elle était atténuée grâce à l’amitié entre eux. Petit Dom pouvait, de part le caractère imaginaire de ses deux amis, fusionner avec eux, et se libérer du poids de la séparation. L’imaginaire était plus vrai que la réalité, il avait plus de saveur, plus de vérité ; leur amitié était ainsi inaltérable. La séparation absolue n’avait rien à voir avec la séparation ordinaire. La séparation absolue impliquait une scission complète, omniprésente et indéniable entre les uns et les autres. La seule chose que l’un pouvait voir de l’autre était une souffrance devant laquelle il était totalement et indiscutablement impuissant. En quelques sortes, Transvivant mettait des sangles autour de la tête de l’un pour le contraindre, sans aucune échappatoire possible ni aucun moyen d’action, à voir la souffrance de l’autre. C’est ainsi que la scène se rapprochait des tortures de guerre dans lesquelles, pour faire parler l’un, on torturait l’autre.

Ainsi la séparation absolue était une arme de Transvivant. Il se servait des morts pour la créer ; ceux-ci coupaient toute relation humaine entre les vivants. Ayant trouvé la boule de vie, les trois amis se voyaient protégés de la solitude absolue. De ce fait, ils purent s’unir pour entendre le cri de désespoir des spectres, les écouter. Ce faisant, ils les libéraient de leurs chaînes de mort. Ce n’est qu’en raison de leur lien d’amitié qu’il pouvait y arriver. La boule de vie agissait comme un diamant, catalysant leurs sentiments de vie pour la transmettre aux spectres.

Des nuées blanches montaient alors vers le ciel en milles et unes étincelles. Elles créaient un dôme de lumière qui les englobait, les protégeait. Magnifiques ramures d’étoiles, la toile de la vie se tissait autour d’eux. Tour de magie, ci-gît les oubliés de la vie. Sage « i » qui fait lien entre les mots. Enrageait Transvivant dans son antre malfamée. En effet, en plus de perdre les spectres, ils avaient une deuxième fois perdu une part de lui-même, une part de son âme.

Petit Dom, Hermione et Harry jubilaient.

Souvent on a dit de Petit Dom qu’il délirait avec ses histoires à dormir dehors, dans le vide, à choir. Delirare signifie « sortir du sillon », « sortir des rails », « dérailler ». Dé-railler pour sortir des railleries du monde. Sonde ce qu’il y a autour de toi, et vois, là, dans le brouhaha, la chaos de la source humaine, pêle-mêle des mots ; des mots qui ne suffisent pas à dire les maux ; des mots qui crée un voile d’illusoire où l’on saute de caillou en caillou, de signifiant en signifiant pour ne pas voir le vide aux tréfonds sans fond. Pour Petit Dom les mots ne remplissent plus leur fonction contenante, le voile de familier a été déchiqueté. Le Réel, toxique fiel, lui apparaît dans sa plus abrupte version. « Vers-sillon », vers d’autres sillons méconnus de beaucoup. Délirer, n’est-ce pas simplement sortir des réalités connues, conne et nues, de la société ? Rester sagement dans les normes pour que les angoisses s’endorment, c’est en oublier Hadès qui nous attend en liesse. Sortir des sillons, Petit Dom n’a pas vraiment le choix. Ça s’impose à lui. Le miroir des choses tombe et laisse apercevoir le néant, et l’ayant vu, il ne peut plus l’ignorer. Tout ce qui, avant, lui procurait du bonheur à la bonne heure, la Nature, la Vie, Transvivant l’avait volé pour ne plus que laisser apparaître l’essence abrupte des choses avec leur dose de finitude. Prélude à un effroi. Petit Dom devenait capable de voir les signes derrière l’image des choses. Ainsi, par exemple les glands qui tombaient sur le toit devenait en une fraction de seconde, le signe de la précarité des choses, le signe de la mort[1]. Et tout devenait signes, tel un message codé qui était adressé à Petit Dom, Harry et Hermione.

C’était ça, aussi, que la boule de la Vie venait contrer. Retrouver un espace de créativité où la nativité pourrait éclore dans une boule d’or. Permettre qu’une boucle vienne se dessiner, se tracer _laisser une trace_, sur cette Terre. Petit Dom, Harry et Hermione s’offrait ainsi le droit d’exister. Transvivant ne pouvait plus les garder dans l’effroi aux abois. Ek-sister dans l’ici et le maintenant, maintenant la vie dans un mouvement, comètes dans les mirettes. L’univers ne prenait sens qu’unis vers la vie. Petit Dom, Harry et Hermione unis vers le verre diffractant la lumière en milles et uns rayons. Luminosité diffractée en milles et uns signes. Seules les courbures lettrées pouvaient les réunifier.

Petit Dom, Harry et Hermione tombèrent sur un poème qui décrivait ce qu’ils venaient de traverser avant de trouver la boule de Vie. Ils s’assirent en rond, cercle contenant, pour le lire ensemble.




Le désespoir[2]


Méditations poétiques

Lorsque du Créateur la parole féconde,
Dans une heure fatale, eut enfanté le monde
Des germes du chaos,
De son oeuvre imparfaite il détourna sa face,
Et d’un pied dédaigneux le lançant dans l’espace,
Rentra dans son repos.

Va, dit-il, je te livre à ta propre misère ;
Trop indigne à mes yeux d’amour ou de colère,
Tu n’es rien devant moi.
Roule au gré du hasard dans les déserts du vide ;
Qu’à jamais loin de moi le destin soit ton guide,
Et le Malheur ton roi.

Il dit. Comme un vautour qui plonge sur sa proie,
Le Malheur, à ces mots, pousse, en signe de joie,
Un long gémissement ;
Et pressant l’univers dans sa serre cruelle,
Embrasse pour jamais de sa rage éternelle
L’éternel aliment.

Le mal dès lors régna dans son immense empire ;
Dès lors tout ce qui pense et tout ce qui respire
Commença de souffrir ;
Et la terre, et le ciel, et l’âme, et la matière,
Tout gémit : et la voix de la nature entière
Ne fut qu’un long soupir.

Levez donc vos regards vers les célestes plaines,
Cherchez Dieu dans son oeuvre, invoquez dans vos peines
Ce grand consolateur,
Malheureux ! sa bonté de son oeuvre est absente,
Vous cherchez votre appui ? l’univers vous présente
Votre persécuteur.

De quel nom te nommer, ô fatale puissance ?
Qu’on t’appelle destin, nature, providence,
Inconcevable loi !
Qu’on tremble sous ta main, ou bien qu’on la blasphème,
Soumis ou révolté, qu’on te craigne ou qu’on t’aime,
Toujours, c’est toujours toi !

Hélas ! ainsi que vous j’invoquai l’espérance ;
Mon esprit abusé but avec complaisance
Son philtre empoisonneur ;
C’est elle qui, poussant nos pas dans les abîmes,
De festons et de fleurs couronne les victimes
Qu’elle livre au Malheur.

Si du moins au hasard il décimait les hommes,
Ou si sa main tombait sur tous tant que nous sommes
Avec d’égales lois ?
Mais les siècles ont vu les âmes magnanimes,
La beauté, le génie, ou les vertus sublimes,
Victimes de son choix.

Tel, quand des dieux de sang voulaient en sacrifices
Des troupeaux innocents les sanglantes prémices,
Dans leurs temples cruels,
De cent taureaux choisis on formait l’hécatombe,
Et l’agneau sans souillure, ou la blanche colombe
Engraissaient leurs autels.

Créateur, Tout-Puissant, principe de tout être !
Toi pour qui le possible existe avant de naître :
Roi de l’immensité,
Tu pouvais cependant, au gré de ton envie,
Puiser pour tes enfants le bonheur et la vie
Dans ton éternité ?


Sans t’épuiser jamais, sur toute la nature
Tu pouvais à longs flots répandre sans mesure
Un bonheur absolu.
L’espace, le pouvoir, le temps, rien ne te coûte.
Ah ! ma raison frémit ; tu le pouvais sans doute,
Tu ne l’as pas voulu.

Quel crime avons-nous fait pour mériter de naître ?
L’insensible néant t’a-t-il demandé l’être,
Ou l’a-t-il accepté ?
Sommes-nous, ô hasard, l’oeuvre de tes caprices ?
Ou plutôt, Dieu cruel, fallait-il nos supplices
Pour ta félicité ?

Montez donc vers le ciel, montez, encens qu’il aime,
Soupirs, gémissements, larmes, sanglots, blasphème,
Plaisirs, concerts divins !
Cris du sang, voix des morts, plaintes inextinguibles,
Montez, allez frapper les voûtes insensibles
Du palais des destins !

Terre, élève ta voix ; cieux, répondez ; abîmes,
Noirs séjours où la mort entasse ses victimes,
Ne formez qu’un soupir.
Qu’une plainte éternelle accuse la nature,
Et que la douleur donne à toute créature
Une voix pour gémir.

Du jour où la nature, au néant arrachée,
S’échappa de tes mains comme une oeuvre ébauchée,
Qu’as-tu vu cependant ?
Aux désordres du mal la matière asservie,
Toute chair gémissant, hélas ! et toute vie
Jalouse du néant.

Des éléments rivaux les luttes intestines ;
Le Temps, qui flétrit tout, assis sur les ruines
Qu’entassèrent ses mains,
Attendant sur le seuil tes oeuvres éphémères ;
Et la mort étouffant, dès le sein de leurs mères,
Les germes des humains !

La vertu succombant sous l’audace impunie,
L’imposture en honneur, la vérité bannie ;
L’errante liberté
Aux dieux vivants du monde offerte en sacrifice ;
Et la force, partout, fondant de l’injustice
Le règne illimité.

La valeur sans les dieux décidant des batailles !
Un Caton libre encor déchirant ses entrailles
Sur la foi de Platon !
Un Brutus qui, mourant pour la vertu qu’il aime,
Doute au dernier moment de cette vertu même,
Et dit : Tu n’es qu’un nom !...

La fortune toujours du parti des grands crimes !
Les forfaits couronnés devenus légitimes !
La gloire au prix du sang !
Les enfants héritant l’iniquité des pères !
Et le siècle qui meurt racontant ses misères
Au siècle renaissant !

Eh quoi ! tant de tourments, de forfaits, de supplices,
N’ont-ils pas fait fumer d’assez de sacrifices
Tes lugubres autels ?
Ce soleil, vieux témoin des malheurs de la terre,
Ne fera-t-il pas naître un seul jour qui n’éclaire
L’angoisse des mortels ?

Héritiers des douleurs, victimes de la vie,
Non, non, n’espérez pas que sa rage assouvie
Endorme le Malheur !
Jusqu’à ce que la Mort, ouvrant son aile immense,
Engloutisse à jamais dans l’éternel silence
L’éternelle douleur !






[1] Cf. le film Antichrist
[2] Poème de Lamartine