samedi 18 juin 2011

peur du vide

Peur du vide-à-vide. Besoin de s’agiter pour que le Transvivant ne sévisse pas dans les rangs. Les émotions se défont dans les tréfonds sans fond. Fuite en avant, on se sent moins que rien dans le lien et ailleurs, à toute heure. Trouer de partout, on ne réussis pas à tenir debout. Envie de rien, on n’arrive pas à s’occuper dans les nuées. C’est comme une angoisse de fin du monde, une agonie dans le nid, une fronde qui ne laisse aucun répit. Sensation de ne tenir qu’à un fil, qu’à un battement de cil. S’il vous plaît, que ça cesse ! Besoin de tendresse, de se retrouver dans des bras réconfortants pour faire cesser l’envie de se jeter contre les murs, durs. Dure la sensation mortifère que tout va s’écrouler par terre. C’est en quelques sortes une impossibilité de se poser. Seul le sommeil apporte la paix derrière la haie du corps de rêve, trêve. Les courbures lettrées sont des bouées de secours pour ne pas choir du haut de la tour. Aucune position ne convient, le corps physique devient tiques suceuses de vide-à-vide. Il est encombrant comme une machine dont on ne connaîtrait pas les instructions ici-bas. Alors on fume, parce que ça réancre le corps cancre. Ça rythme le temps qui sinon s’en va à tout vent.  L’ennui ne laisse aucun répit ; sensation de tomber dans du vide aride. Comment procéder pour que ça se calme à l’intérieur ? Le sentiment d’insécurité nous tient pieds et poings liés. Être à l’affut tout le temps, guetter le moindre signe, pour éviter que l’atmosphère mortifère détruise notre sphère. Impossible de lâcher-prise sans que ne frise le sentiment d’insécurité fondamentale, mystérieux graal. Une force dans le soi cherche à ce qu’il s’oblitère sans émoi. Chaque seconde est une fronde de tension qui chasse de l’être les sillons.

jeudi 16 juin 2011

Voilà le lien vers l'association d'équithérapie: http://netoos.org/chevalemoi/

Première séance d'équithérapie

La jument ne ment pas dans le mandala géant de l’espace contenant. Trouver le bon rythme, la bonne musicalité pour que tout reste lié. Lier les tresses d’émotions qui, des liesses, se font. Le lien se pose doucement avec la jument. Douceur à l’intérieur qui fait taire les rieurs se fichant de ce qu’on est, de ce qu’on naît. On s’appuie sur elle, le dos calé au creux de son pli, au creux de son être, ça chauffe le dos, et, dans un soubresaut, on se sent exister dans une unité. Sentiment de sécurité au creux duveté, le corps s’abandonne à celle qui donne, sans éclater dans le dé-corps. Ajustement des corps, elle soutient le corps, elle se cale pour nous porter sur un filament léger. Quelle joie de sentir les sens qui communiquent dans un lien fantastique ! Le dos calé, en sécurité, une enveloppe se crée.
Malgré tout, reste des craintes. Guetter les signes de son humeur pour éviter la terreur d’être lâcher, fondamentale insécurité. Comme avec les autres humains, être à l’affut du moindre souffle, du moindre geste, du moindre changement d’énergie dans l’atmosphère, pour ne pas que s’écroule notre sphère. Terreur que tout s’écroule dans une houle assassine, terreur que la rupture de lien se dessine.
Mais son regard nous porte sans que le lien n’avorte. Elle donne des signes de bien-être ! Quelle surprise de pouvoir être la source du bien-être quand on se sent moins que rien dans le lien ! Besoin de tendresse pour que se tresse un sentiment continu d’exister. Les mains se baladent sur son corps doux et sensible, le modèlent, sculpture vivante qui redonne pulsoyance, anse de sens, à notre propre corps. La douce fermeté de sa chaire est rassurante. L’enveloppe se recrée dans un sentiment d’unité.
Mouvement dans le vent, on se balade dans le manège, et le lien se décline en arpèges.  On se suit et se poursuit dans une mélodie ; l’embrouillamini intérieur se démêle parce que le lien est simple et sans double message dans le bris-des-âges. Cohérence du lien, on en a bien besoin.
Les émotions reviennent dans un brouhaha qu’il est difficile de comprendre sans se méprendre. L’habitude est tellement loin de se sentir en lien, de se sentir présente, de ressentir tout simplement. Ordinairement, un vide-à-vide happe, et s’échappe toute émotion, l’être en perd les sillons.
Trouver une place pour la demande, se sentir suffisamment en sécurité, suffisamment entier pour être en capacité de la formuler. Se sentir en droit de formuler une demande n’est pas une mince affaire quand le soi s’oblitère. On se sent illégitime de proférer une demande. Peur que ça agace l’autre, que ça le mette en colère et qu’on tombe plus bas que terre. Mais la jument ne juge pas dans le lien ici-bas. Et ça rassure, douce ramure.

mardi 14 juin 2011

Les mots sont de mystérieuses coques vides

Les mots sont de mystérieuses coques vides, des représentations vides d’être trop pleines. Vacance de l’objet, ils sont illusions auxquelles l’être humains s’habitue dès qu’il est mu par la béance de la vie. Ils se déforment dès qu’on les forme, et dans la répétition déclare leur illusion. Plus on les manie dans la tête, plus ils deviennent de drôle de bêtes ; bêtes marines primitives, sans densité dans la cité, leur danse-cité est une imposture sans rature. Rat-dur ou rat-des-champs, leur chant est tel celui des sirènes, attraction dans une abnégation meurtrière, ornière reine. Haine de ce qui n’est pas linguistique, voilà ce qui les habite aux tréfonds fantastiques.
Il s’agit de les trucider pour arrêter leur tortures, sur le corps, des murs. Il s’agit de les embrocher sur le bûcher de l’illusoire au creux du soir. Alors seulement ils deviennent des alliés auxquels on peut se raconter. Il s’agit de les tordre pour les écumer de toutes leurs impuretés, de toute leur béance rance ; alors seulement on obtient un précipité duquel la densité peut être utilisée. Il s’agit de détourner la grammaire, le vocabulaire ; alors seulement l’ère du compréhensible devient possible. L’abréaction se profile comme solution. Le sot lut les sillons de l’être. En les décortiquant tout se fait plus lent dans une vitesse phénoménale, direction le graal. Hégémonie, alors, du fantastique sur le Réel, toxique fiel ; hégémonie qu’il est impossible d’atteindre sans la bible de la distorsion du linguistique.
Cette torsion donne un espace où les frasques de l’être peuvent se permettre d’exister en entier. Sans cette torsion, on n’existe, tout bonnement, pas. Une nouvellangue qui tangue sur les sillons de l’être. Scions les mots, au cœur la joie, fatras auquel il est bon de se donner ici-bas. Cette torsion est une bouffée d’oxygène qui méprise, du Transvivant, les gènes.

samedi 11 juin 2011

peur de la page blanche

Il est si difficile d’écrire par moments. Sensation de blanc, de brèche à-vide de laquelle plus rien ne peut sortir du martyre. Ça bloque dans le corps et dans la tête, plus aucune lettre ne vient tapisser l’être. Grande démoralisation de ne pouvoir tisser les sillons des courbures lettrées. Sentiment de ne plus rien sentir, sans tir auquel se raccrocher, le senti ment. Plus rien n’éclot dans ce désert qui sert de plus en plus, scalpant la peau progressivement écorchée vive. Besoin vivace de laisser une trace de l’expérience psychotique ; besoin de sortir à l’extérieur ce qui fait terreur, de tisser un voile de familier puisque le notre a été déchiqueté.
Mais rien ne vient, et la tension augmente dans le monde intérieur avec terreur. Erreur de script, les mots deviennent des cryptes où s’enferrent ce qui désespère. Le soi s’oblitère dans les cris lugubres de ces caveaux enfouis. Hégémonie des maux sur les mots. Ça oppresse, envie de se jeter à travers la fenêtre pour calmer cet inharmonie des courbures lettrées. Des mots se présentent à la conscience dans un désordre absolu, jetant leur dévolu sur des idées anachroniques, dans un chaos anaclitique. L’intuition a perdu de l’être les sillons. Se torturer à trouver des mots, des temporalités, des musicalités qui calment l’assaut furieux des images vides d’être trop pleines, montant à la tête, au corps, tel un tsunami, en inharmonie.
La danse des mots s’octroie alors par la force. Il s’agit de sortir vivant du vide-à-vide en créant une barque de mots pouvant voguer sur les maux. Border le vide pour retisser une présence au monde, loin de l’immonde, du mortifère qui oblitère le soi aux abois. Surfer sur la vague des mots permet de se sentir exister en entier. Les courbures lettrées dégage un espace où laisser une trace ; un temps pour exister, quelque chose qu’on ose, qui nous appartient en bien propre.
Âpreté de l’étrangeté qui enserre dans les airs. Folie meurtrière qui asprasse dans un tour de passe-passe. Assassiner les mots, en faire des courbures lettrées, pour enfin exprimer ce qui rend fou à lier.  

jeudi 9 juin 2011

illusion du familier

La vie serait à considérer de manière holistique ; mais les tiques suceuses de vie-à-vide éparpillent les morceaux dans une torpille  assassine, traite torpeur, trop peur de l’illusion qui éclate de l’être les sillons. Tords la peur qui soudoie dans une lancinante brise aux abois.
Chacun est dans l’illusion du familier, dans l’illusion de l’unité ; mais dès que le voile se déchire, la chirurgie de la vie opère dans un mouvement qui oblitère le soi. Laisses-là tes préjugés, et surgit alors l’inanité de ton moi dans les sphères ici-bas. Le moi est cette illusion d’unité et de familier. Chacun se voit séparé de l’autre, de l’Autre, comme une entité vivant dans une réalité qui lui renvoie du familier. Mais dès que le voile d’illusion choit, on s’aperçoit que l’unité n’est pas. Elle appartient à d’autres sphères énergétiques ; l’holistique ne serait pas du côté de l’individualité, mais bien plutôt de la Terre-Mère dont on est la chaire. Chère société contemporaine et reine du soi-disant développement, comment peux-tu ainsi nous leurrer de ton étrange satiété spirituelle nous coupant les ailes ?
Ainsi la plupart, désartibulés, anacoluthes qui percutent, ne sentent pas l’asprasse qui terrasse. L’infiniment petit, l’infiniment grand, aux tréfonds infinis, ne les pourchassent pas dans leur nid. Mais pour qui est hanté par le Transvivant, il est difficile de garder entier le voile du familier ; pour qui est tenté par l’aventure qui dure hors du familier, il est nécessaire, les normes, de condamner. Alors la Vérité, dans sa plus grande crudité, affecte la réalité. Le Réel, toxique fiel, ouvre ses ailes. Toxique parce qu’impensable dans la langue sociétale perdue bien loin du graal. Mais il reste la veste des sociétés traditionnelles, cette veste qui peut protéger des brûlures  du Réel. Le chamanisme par exemple donne des pistes pour vivre avec ce Réel, avec cette Vérité crue ; le chamanisme est un isthme entre les sphères énergétiques.
Dans la psychose, il y a en soi un niveau de conscience qui détourne tout science. Le voile du familier est déchiqueté et s’envole la sécurisante normalité. Certains, hors de la psychose, ont le choix d’élever leur conscience loin du familier, en cheminant petit à petit vers l’étrange spectre de la Vérité ; ils ont alors des outils pour apprendre à canaliser progressivement ce qui s’éloigne du familier. Mais la psychose est une brèche soudaine, un tsunami qui détruit tout d’un coup, qui broie le voile du familier (le moi : unité, familier, sentiment continu d’exister), et ne laisse pas de temps pour se fabriquer des outils à canaliser les différentes sphères énergétiques. Alors tout part en vrille, charpies que rien ne sustente, hantent les longs cris de désespoir de l’enfant autiste dans le noir. Le moi s’effondre et le je perd tout lien avec une réalité qui s’est effondrée, balayant le familier d’un coup délibéré. Avec la psychose on n’a ni le choix ni le temps d’appréhender les chemins d’humanité. Tout s’écroule dans une houle mortifère ; mortifère parce que la brèche, telle une flèche empoisonnée, fait tout s’écrouler sous les pieds, sans boute auquel se raccrocher pour border le vide-à-vide.