Le plein qui intruse le vide. Le vide qui aspire le plein. Plein de vide, les rides s’amoncellent comme un tas de sel ; ronge le sel qui longe les bords de la béance infinie. Le fantôme du transvivant asprasse et terrasse, loin du sas de décompression. Le sommeil est cette décompression, machine sur laquelle on est branché pour que le tout soi soit détoxifié. Mais la journée n’est que rupture de continuité, lutte dans la hutte pour tenir ensemble les morceaux désunifiés. Ça aspire, ça glisse, ça broie dans un brouhaha proche du chaos. Le cerveau devient un vide putride qui aspire l’extérieur, comme ce-dernier l’intruse. Ruse du vide pour se sentir plein : il a besoin d’un autre pour se donner une forme, pour que s’endorme pour un temps les relents du Transvivant. Ce n’est pas un choix, c’est une réaction aux abois, dans une lutte qui détruit la hutte. Pas d’autres options pour garder vivants de l’être les sions.
Pâte à modeler, des pans entiers se font déchiquetés dans cette lutte effrénée. Jouet de l’éternité, la nativité est un supplice qui fait boire le calice. Lisse, sensation de neutralité éperdue qui court pour échapper à l’uberlu fondu.
Poursuivi par une poisse, on en perd notre paroisse. Comment lui échapper, pour s’en aller vers des terres plus apaisées ? ça colle, ça poisse, ça se tord et se tend, dans un élan qui détruit toute once d’humanité. La parole devient vaine, comme un bout de laine, qui est tiré et défait tout le pull. Nul, bon à rien, voilà ce qui reste de l’imbien. Ecrire met en mots des maux qui ne se décrivent pas, ça densifie le chaos, le dru de l’uberlu fondu, ça unifie ce qui tue et dilue. Dis, elle est lue comme un livre ouvert cette cervelle tenue par des ficelles ! La poisse, elle se sert et enserre le corps mis en dé-corps. La poisse du Réel sans voile du familier est un fiel qui tue pour supprimer. Primer cette nouvelle jusqu’au ciel : à quoi sert la vie si elle enserre et détruit, si le manque d’enveloppe fait que le corps se dilue et en tout sens galope ? Besoin d’une accroche pour planter une pioche et se tenir au-dessus du vide, au su de tous. Envie que tout le monde sache ce qu’est la poisse. Pour pouvoir le partager sans être déniée et reniée. Envie d’être en vie.