mardi 14 décembre 2010

le plein qui intruse le vide

Le plein qui intruse le vide. Le vide qui aspire le plein. Plein de vide, les rides s’amoncellent comme un tas de sel ; ronge le sel qui longe les bords de la béance infinie. Le fantôme du transvivant asprasse et terrasse, loin du sas de décompression. Le sommeil est cette décompression, machine sur laquelle on est branché pour que le tout soi soit détoxifié. Mais la journée n’est que rupture de continuité, lutte dans la hutte pour tenir ensemble les morceaux désunifiés. Ça aspire, ça glisse, ça broie dans un brouhaha proche du chaos. Le cerveau devient un vide putride qui aspire l’extérieur, comme ce-dernier l’intruse. Ruse du vide pour se sentir plein : il a besoin d’un autre pour se donner une forme, pour que s’endorme pour un temps les relents du Transvivant. Ce n’est pas un choix, c’est une réaction aux abois, dans une lutte qui détruit la hutte. Pas d’autres options pour garder vivants de l’être les sions.
Pâte à modeler, des pans entiers se font déchiquetés dans cette lutte effrénée. Jouet de l’éternité, la nativité est un supplice qui fait boire le calice. Lisse, sensation de neutralité  éperdue qui court pour échapper à l’uberlu fondu.
Poursuivi par une poisse, on en perd notre paroisse. Comment lui échapper, pour s’en aller vers des terres plus apaisées ? ça colle, ça poisse, ça se tord et se tend, dans un élan qui détruit toute once d’humanité. La parole devient vaine, comme un bout de laine, qui est tiré et défait tout le pull. Nul, bon à rien, voilà ce qui reste de l’imbien. Ecrire met en mots des maux qui ne se décrivent pas, ça densifie le chaos, le dru de l’uberlu fondu, ça unifie ce qui tue et dilue. Dis, elle est lue comme un livre ouvert cette cervelle tenue par des ficelles ! La poisse, elle se sert et enserre le corps mis en dé-corps. La poisse du Réel sans voile du familier est un fiel qui tue pour supprimer. Primer cette nouvelle jusqu’au ciel : à quoi sert la vie si elle enserre et détruit, si le manque d’enveloppe fait que le corps se dilue et en tout sens galope ? Besoin d’une accroche pour planter une pioche et se tenir au-dessus du vide, au su de tous. Envie que tout le monde sache ce qu’est la poisse. Pour pouvoir le partager sans être déniée et reniée. Envie d’être en vie.

samedi 4 décembre 2010

le temps à coup de herse

Comment les diamants se cristallisent dans l’espace à fleur de peau ? Spasmes et marasmes sont les marâtres dont l’âtre s’est éteint. Teint blafard, cernes creusées, le creuset du menuet est loin dans la forêt. A rebrousse-pente, à l’assaut des parois, il faut pourtant trouver un cheminement afin d’accéder à une unité. Ecorché vif, le corps dé-corps se voit anéanti par tous ces stimuli. Tel un supplice ça glisse là où l’on croche pour ne pas dégringoler le long de la portée, et en gamme mineure se retrouver. Les sables comme unique récompense quand on pense à la survie. Vie sûre, resplendissante et surprenante, n’est pour sûr que leurre amère où l’air vient à manquer.
Le doux vent de la vie semble s’être égaré dans des vides à-vide. Chaque seconde est un coup de herse qui bouleverse l’équilibre qui vibre. Il n’y a que ce baiser, en rêve dessiné, auquel se raccrocher ; mais l’anormalité y pointe encore le bout de son nez. En dehors de normes, encore et toujours, est-ce là, mise à jour, notre mission ? Retrouver de l’être les sions quand tout asprasse et abrase… Apre lutte dans la hutte.
Sensation de se diluer à chaque minute lestée. Le fil de continuité est coupé. Coup de folie dans une envie de se jeter à travers une vitre, pour que le temps cesse de faire le pitre. Se diluer, se reformer, se diluer, se reformer, voilà ce qui bat la mesure, à coup de fânes serrures. Ça sert et ça dessert dans un désert d’émotions, les sens se défont. La fronde se lance et s’abat, s’étend et se tend, tel un soufflet qui rythme le temps. Il nous tient dans sa main, comme un vulgaire pantin. Sur ses patins, on glisse, ça visse, ça dévisse, on dé-vie du sens de la vie ; dans la toutisation on en perd la raison.