mardi 7 février 2012

moins que rien

Moins que rien, tu ris, hein… Être être de peu, jamais paisible, sous haute tension, tords les sillons de l’être. Les mots se font rares, la fontaine asséchée, les courbures lettrées ont bien du mal à se poser. Oser les personnages, dans les bris des âges, là où la maladie ronge par l’intérieur ; impossibilité à se lier autour d’un centre, les personnages vont et viennent, martèle le morcellement en tout temps. Tout en marchant, tout tend vers l’assiègement, île perdue dans l’espace, chute infinie qui ne laisse aucune trace. Désagrégement par les forces du vide à-vide, l’asprasse terrasse dans un tour de passe-passe. Sensation d’être engluée et de ne rien pouvoir tenter. Tant et si bien que chaque petite chose à faire demande une énergie sans sursis, la peine sera en ferme, enfermée, boumiélisée. Ne même plus trouver les courbures lettrées qui puissent traduire sans bruire la face cachée de l’iceberg. Existe-t-elle cette partie cachée, dans les tréfonds sans fond ? Se détester au point de vouloir tout arrêter. La pulsoyance s’enfuit de jour comme de nuit.

Moins que rien, tu ris, hein… Mépris de ce qu’on est, sans discussion, puérile, sans initiative, grosse masse de glaire qu’est ce corps-machine. Même pas capable de subvenir à ses besoins, comme une toute petite, besoin d’être portée et rassurée pour continuer à évoluer. Être sous haute tension, ne pas réussir à exister par soi-même, et ainsi avoir peur tout le temps de perdre ceux qu’elle aime. N’avoir plus de goût, plus d’élan vital, tout se fait la malle.

Juste envie de rester dans mon lit. Protégée dans une bulle, reposer le funambule. Un grand chagrin sans fin incube, infernal tube, sans qu’il ne puisse s’exprimer dans le champ des nuées. Sensation de lourdeur qui, sans erreur, vous foudroie le cœur. Difficulté à tenir arrimé ; impossibilité à évoluer dans de la légèreté. Légère atmosphère commanditaire d’une paisibilité qu’on ne réussit pas à contacter. Dialoguer avec la vie ne laisse aucun sursis. Si vous vous taisez quelques secondes, le voile du familier s’écroule, et le Réel brut s’abat dans la houle. Comment lutter contre la fondamentale insécurité ?