samedi 14 mai 2011

Colère

La colère erre dans les sphères du cratère. Elle colle l’ère dans l’air ambiant souvent. Emulsion d’énergie vive, elle se déploie, ivre d’emploi. Vivre sans colère est-ce envisageable ? ça l’a été pendant une période déraisonnable. Résonne l’écho du chaos dans le cas où tout se retourne contre vous. Voulez-vous, ne serait-ce qu’un bout, goûter à la pulsoyance qui donne une vivance ? Vis, vas et avance pour trouver une anse de sens. Sans sien on ne peut aboyer ; chant chien, le chat est broyé. Brailler que le cœur brûle dans un hululement qui descend. Des cendres s’infiltrent dans le système intérieur ; inter-rieurs se soufflent alors les heures. Infiltration qui emporte de l’être les sillons.
La colère fait peur dans son jeu de leurre. Elle survient quand le désir de l’autre diffère de notre propre désir. Quelle légitimité à cette colère qui vient rabrouer l’autre là où il est dans son droit ? Pourquoi notre désir plutôt que le sien ? La colère prend au-dedans et met sur les dents un goût de dégoût de soi-même. La colère est absurde et laisse dans l’air un goût amère. Mais pour s’en débarrasser il faut qu’elle soit exprimée.
Le sport fait mal au corps, partout il se dilue dans un condensé désappointé. Ça met en colère d’habiter un corps qui part en dé-corps. C’est un exemple ample de colère qui sidère. Mais de l’exprimer fait peur, peur d’être abandonnée… Parce que la colère fait mal à l’autre, elle survient dans un mal-à-dire. Peur du conflit, d’exploser en confettis. Ça implose à l’intérieur, comme une erreur.
Pourtant la colère est une source vive. Elle permet de marquer son territoire, son terroir. Mais n’est-ce pas au détriment de l’autre ? Ne vaut-il mieux pas retourner la colère contre soi ? La colère semble absurde, dans les limbes elle scinde.
Sensation d’être un ventre qui crie son désappointement d’avoir encore et toujours faim. Sensation d’être un nourrisson qui ne supporte pas les stimuli qui viennent de la vie. Ça crispe sur la piste, ça emporte de l’être les sillons, ça scie le « je » qui n’arrive pas à se prendre au jeu. La moindre perte de repères fout tout en l’air, le corps se retrouve en dé-corps, la colère implose l’unité si fragile dans ce monde dépeuplé. Comment ressentir la colère sans partir en morceaux dans l’eau de la mer ? Quand les cris résonnent en écho à des hurlements dans le vent, tout se morcelle, plus aucune parcelle ne tient, le rien, le vide-à-vide happe et dilue en flux et reflux. La colère de la mer voient ses flots déchainés contre les cris du bébé en sursis. La colère entraine la colère de l’autre et casse le « je » dans un jeu mortifère.
Angoisse de l’abîme sans fond, aux tréfonds habité d’insondable, insondé par les cris qui fuient en origami. Gamme en mi mineure, l’heure est à l’abandon et à la tristesse. Baisse de moral n’est pas au caporal dans les râles ambiants, c’est une chute vertigineuse , une implosion de l’intérieur dans les bastingues, horreur. Erreur de script, le corps se contracte dans un acte de colère, le nourrisson en perd le de l’être les sillons. Ça tire, ça vire, ça chavire, plus rien ne peut exister que cette seconde d’éternité. Terni le thé aux agrumes de la santé, sans thé Théophile file droit à l’envers de l’endroit où tu te trouves. L’an vers lequel on s’avance tout droit est lent dans sa compréhension des émotions.
Motion de censure sur les émotions qui, pour sûr, s’en vont éclater le corps en dé-corps. La psychose rode dans ce manque d’enveloppe : anéantir l’extérieur de l’intérieur, l’endroit de l’envers, pour avoir une bulle pour l’enfant autiste, funambule, art-triste d’un autre monde. Ne rien ressentir pour éviter que le rein psychique malade n’ait à filtrer dans les cavités de la béance du « je » rance.

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