lundi 25 avril 2011

Vivre avec la maladie

Atrophie du sentiment de vie, misanthrope qui est balloté dans un flop. Asservissement à l’Absolu dont le relatif est mis à nu. Mise à mort du dé-corps, tout devient cru depuis que le voile du familier a été déchiqueté. A 16 ans tout a basculé, quelque chose s’est effondré et depuis la réalité est changée. D’un coup le Réel s’est imposé du haut de sa tourelle. Ecorchée vive, de stimuli, ivre. Le livre de la Vérité s’est ouvert d’un coup et a fait devenir fou ; sans code on n’en comprend pas l’ode.
Maintenant, il s’agit d’apprendre à vivre avec la maladie, avec cette perception du monde dont les dimensions emportent de l’être les sillons. S’accrocher aux rendez-vous quotidiens qui font que la parole n’est pas rien. Ils donnent consistance à une anse de sens. Sublimer la sensibilité pour qu’elle soit un atout de bout en bout. Apprendre à ne plus avoir peur de l’autre, apprivoiser la terreur. Accepter que la maladie confère des richesses dont, pour l’instant, on ne voit pas les tenants ni les aboutissants. Croire, sans déboire, dans la douceur du soir. C’est un acte de foi que de croire qu’une fois l’avenir pourra exister dans le rire. Acte de foi rempli de doutes, terrorisée par la banqueroute.

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