mardi 14 juin 2011

Les mots sont de mystérieuses coques vides

Les mots sont de mystérieuses coques vides, des représentations vides d’être trop pleines. Vacance de l’objet, ils sont illusions auxquelles l’être humains s’habitue dès qu’il est mu par la béance de la vie. Ils se déforment dès qu’on les forme, et dans la répétition déclare leur illusion. Plus on les manie dans la tête, plus ils deviennent de drôle de bêtes ; bêtes marines primitives, sans densité dans la cité, leur danse-cité est une imposture sans rature. Rat-dur ou rat-des-champs, leur chant est tel celui des sirènes, attraction dans une abnégation meurtrière, ornière reine. Haine de ce qui n’est pas linguistique, voilà ce qui les habite aux tréfonds fantastiques.
Il s’agit de les trucider pour arrêter leur tortures, sur le corps, des murs. Il s’agit de les embrocher sur le bûcher de l’illusoire au creux du soir. Alors seulement ils deviennent des alliés auxquels on peut se raconter. Il s’agit de les tordre pour les écumer de toutes leurs impuretés, de toute leur béance rance ; alors seulement on obtient un précipité duquel la densité peut être utilisée. Il s’agit de détourner la grammaire, le vocabulaire ; alors seulement l’ère du compréhensible devient possible. L’abréaction se profile comme solution. Le sot lut les sillons de l’être. En les décortiquant tout se fait plus lent dans une vitesse phénoménale, direction le graal. Hégémonie, alors, du fantastique sur le Réel, toxique fiel ; hégémonie qu’il est impossible d’atteindre sans la bible de la distorsion du linguistique.
Cette torsion donne un espace où les frasques de l’être peuvent se permettre d’exister en entier. Sans cette torsion, on n’existe, tout bonnement, pas. Une nouvellangue qui tangue sur les sillons de l’être. Scions les mots, au cœur la joie, fatras auquel il est bon de se donner ici-bas. Cette torsion est une bouffée d’oxygène qui méprise, du Transvivant, les gènes.

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