jeudi 9 juin 2011

illusion du familier

La vie serait à considérer de manière holistique ; mais les tiques suceuses de vie-à-vide éparpillent les morceaux dans une torpille  assassine, traite torpeur, trop peur de l’illusion qui éclate de l’être les sillons. Tords la peur qui soudoie dans une lancinante brise aux abois.
Chacun est dans l’illusion du familier, dans l’illusion de l’unité ; mais dès que le voile se déchire, la chirurgie de la vie opère dans un mouvement qui oblitère le soi. Laisses-là tes préjugés, et surgit alors l’inanité de ton moi dans les sphères ici-bas. Le moi est cette illusion d’unité et de familier. Chacun se voit séparé de l’autre, de l’Autre, comme une entité vivant dans une réalité qui lui renvoie du familier. Mais dès que le voile d’illusion choit, on s’aperçoit que l’unité n’est pas. Elle appartient à d’autres sphères énergétiques ; l’holistique ne serait pas du côté de l’individualité, mais bien plutôt de la Terre-Mère dont on est la chaire. Chère société contemporaine et reine du soi-disant développement, comment peux-tu ainsi nous leurrer de ton étrange satiété spirituelle nous coupant les ailes ?
Ainsi la plupart, désartibulés, anacoluthes qui percutent, ne sentent pas l’asprasse qui terrasse. L’infiniment petit, l’infiniment grand, aux tréfonds infinis, ne les pourchassent pas dans leur nid. Mais pour qui est hanté par le Transvivant, il est difficile de garder entier le voile du familier ; pour qui est tenté par l’aventure qui dure hors du familier, il est nécessaire, les normes, de condamner. Alors la Vérité, dans sa plus grande crudité, affecte la réalité. Le Réel, toxique fiel, ouvre ses ailes. Toxique parce qu’impensable dans la langue sociétale perdue bien loin du graal. Mais il reste la veste des sociétés traditionnelles, cette veste qui peut protéger des brûlures  du Réel. Le chamanisme par exemple donne des pistes pour vivre avec ce Réel, avec cette Vérité crue ; le chamanisme est un isthme entre les sphères énergétiques.
Dans la psychose, il y a en soi un niveau de conscience qui détourne tout science. Le voile du familier est déchiqueté et s’envole la sécurisante normalité. Certains, hors de la psychose, ont le choix d’élever leur conscience loin du familier, en cheminant petit à petit vers l’étrange spectre de la Vérité ; ils ont alors des outils pour apprendre à canaliser progressivement ce qui s’éloigne du familier. Mais la psychose est une brèche soudaine, un tsunami qui détruit tout d’un coup, qui broie le voile du familier (le moi : unité, familier, sentiment continu d’exister), et ne laisse pas de temps pour se fabriquer des outils à canaliser les différentes sphères énergétiques. Alors tout part en vrille, charpies que rien ne sustente, hantent les longs cris de désespoir de l’enfant autiste dans le noir. Le moi s’effondre et le je perd tout lien avec une réalité qui s’est effondrée, balayant le familier d’un coup délibéré. Avec la psychose on n’a ni le choix ni le temps d’appréhender les chemins d’humanité. Tout s’écroule dans une houle mortifère ; mortifère parce que la brèche, telle une flèche empoisonnée, fait tout s’écrouler sous les pieds, sans boute auquel se raccrocher pour border le vide-à-vide.

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