lundi 25 avril 2011

La partie indésirable

La partie indésirable est incapable de tenir une conversation, elle en perd de l’être les sillons. Vers-moulu, elle n’arrive pas à se saisir de la vie. Enfant-vers, autiste d’art-triste, ça ploie, ça broie. Il faudrait s’en débarrasser dans le premier vide-grenier.
Comme Gregor de Kafka, les gens ne le comprennent pas. Ils voudraient la voir disparaître, qu’elle ne puisse plus être. Mais « être » c’est justement ce qui lui pose problème blême. A-même est son maître-mot, lourd fardeau. Tel un caméléon, l’enfant autiste se modèle à l’interlocuteur, seul moyen, pour lui, de ne pas faire d’erreur. C’est un fantôme dont la transparence ne prend consistance qu’en écho de l’Autre. Pourtant cet écho est mauvais parce qu’aux gens il déplaît. Il n’a pas le droit d’exister dans la société.
On l’aime, on le déteste ; voilà le maître-mot qu’il reste. On le redécouvre à chaque nouvelle confrontation à l’autre. A chaque fois c’est descente en en-faire. Ça tourbillonne, ça se dilue dans les crues, flots tournoyants et menaçants. Le miroir de l’autre renvoie une image faussée, en patte d’oie. Ça asprasse dans un tour de passe-passe. Dans ce contexte complexe comment aimer l’enfant autiste pour qu’il puisse grandir, s’épanouir ? Comment unifier les parties clivées pour trouver une unité ?

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