mardi 5 juillet 2011

2e séance d'équithérapie et voyage à trépas

Umsaïda conduit loin du trépas. Poser les mains sur elle donne des ailes, douceur qui sort de la torpeur, tord la peur et redonne à l’être des sillons par millions. Unification dans l’ombre du nombre de la vérité. Vers le rite et la douceur qui fait sœur dans le cœur. Fermer les yeux sans marcher sur des œufs, appui, portage des-bris-des-âges ; ancrage dans la Terre à travers le pas qui accélère. Umsaïda suit, on la suit, nous nous suivons d’un pas qui crée l’harmonie en catimini. Elle est une porte vers le monde, forte de sa détente, sécurité animée. Limer la tension du transgénérationnel qui plonge dans le Réel, toxique fiel.

C’est une tension qui tend les sillons de l’être jusqu’au nonêtre. Elle éclate le corps en dé-corps. La tête explose ; « ose ! » nous dit-on, mais la parole se fait assassine, fine tendance meurtrière en charnière. Charnier de maux niés, seules les courbures lettrées peuvent approcher la Vérité. Vers rités, les pensées se font happées par le mortifère, dans d’étranges sphères. Impulsion au passage à l’acte _meurtrier pacte_ quelque chose pousse à se jeter contre les murs durs, à se jeter à travers la vitre, en finir pour que la tension cesse de bruire. Hurlements au vent, auvent duquel on ne voit rien, que des drames imminents. Terreur chevillée au corps qu’un drame enflamme le peu de vie qui se tisse en catimini. Peur pour les proches, peur de les perdre dans la pioche de la mort. Dépendance assassine, guetter les signes du désêtre pour éviter que tout ne disparaisse en liesses. Aucun espace de vie, aucune stratosphère, aucune couche de limon pour séparer du tréfonds. Les couches de Vie séparant du vide-à-vide de la mort s’écroulent dans la houle. Seul le sommeil apporte cet espace de liberté où la Vie peut se créée. Des impulsions qui viennent du dehors, dans un brouhaha sonore. Oppressé, comment respirer quand l’air vient à manquer…

Là où la parole, du corps ou de l’esprit, est entendue, la tension baisse, et laisse un espace de créativité, douce nativité. Et Umsaïda est celle qui met le corps en mots pour faire entendre les maux. Le corps se met à exister pieds et poings déliés. Les mains posées sur la fermeté de son corps fait vibrer le nôtre sans autre subterfuge, refuge. Apprendre à habiter dans son corps, aidée par Umsaïda, pour ne pas courir à trépas. Apprendre à faire confiance aux sensations pour retrouver de l’être les sillons. Apprendre à s’apaiser pour ne pas toujours être sur le qui-vive, ivre de peurs.

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