Il y a dans l’esprit une envie de tout arrêter pour que cesse les anacoluthes qui percutent chaque cellule en pilule. La vérité est un chantier sur lequel rien n’est aménagé. Le voile du familier s’est envolé et il ne reste plus que le corps troué. Il ne reste plus que la quintessence des choses, qui, perdant leurs atours, perdent la nature même du sens. C’est un chaos où l’on se noie dans l’eau. Noix, le cerveau devient, tel un bout de rien. Chaque chose devient hapax sans aucune relaxe. Rien n’a plus son pareil, chaque chose devient nouvelle dans la haut du ciel. Haut de maux, les paroles deviennent vaines à recouvrir le monde immonde. Tout est cru, d’une luminescence quintessentielle, tout est dans son essence inintelligible. On avance sur le fil des mots, tel un équilibriste, art triste, sans bâton ni baguette. Aucune pirouette ne peut être faite sans tomber dans l’atroce réalité. Chaque élément, chaque chose, dégage une énergie à l’infini, ose se dévoiler sous les yeux éberlués. On est pris dans l’absolu du Réel, dont le fiel toxique tue tout sens ; aucune anse à laquelle se raccrocher.
L’écriture en poésie est la seule qui puisse faire face à l’asprasse. Le toutisant s’y retrouve, pour quelques instants seulement, exprimé dans son intégrité. Où est passé le voile du familier ? Il a été désintégré par l’amitié avec Marie. Elle a gardé un pan de la réalité, celui qui rend l’existence des choses familière. Il ne reste plus qu’une charnière de laquelle les choses sont crues et nues. Nudité de l’illusion, nudité de la vérité, nudité du Réel qui écrase dans le toxique fiel. L’illusion de la vie est partie, reste la mort dans tous les pores. Le port d’attache est noyé dans l’étrange vérité, reste l’absolu infinité de la mer. Télescopage des Elles qui entrainent au loin sans jamais de fin. Ça bruisse, ça vire, revire, tangue, tortueuse torture.
Le fil des mots est coupé, et ils sont tous éparpillés. Seul le lien poétique arrive à les retenir sans trique. Leur maillage ne recouvre plus la réalité, déliage en demi-âge. Il n’y a plus de continuité, plus rien ne s’inscrit dans la mer de la réalité infinie.
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