mercredi 2 février 2011

Envie, par la fenêtre, de se jeter

En cette nouvelle année, tout semble trépasser. Envie, à travers la vitre, de se jeter. Absence de thé de je, le jeu est mortifère sur les branches de la sablière. Chaque grain de sable se disjoint de ses compatriotes et trotte dans des limbes sans timbre. La voix se meurt en heurts ; le gardien des lettres a été massacré, et plus rien ne peut être crié. La masse sacrée perd de sa quintessence, l’anse de sens est perdue, la voie est sans issue. Hirsutes, les neurones ne trouvent pas leur place dans cet étrange palace. Pas lasses, les tenailles entaillent de leur herse aiguisée les lambeaux d’envie qui ont encore un peu de survie. Sûr la vie est un combat que l’on mène avec peine.
A travers la vitre se jeter, pour être vraiment, une fois pour toute, éclaté. La vitesse se prend en liesse, on court vers la tour, dans un élan de folie d’où n’est point absente la lubie. Le choc frappe contre la vitre, un étrange tremblement  s’empare du corps de part en part. La vitre éclate en milles et uns éclats en fracas. Fera cas ou ne fera pas, le corps part en dé-corps. Chaque éclat entaille l’enveloppe déjà dans un mauvais état. Et les tas de chaires s’affairent, le sang coule dans les rangs, tout en suspend le corps choit sans qu’aucun autre choix ne puisse faire qu’un désir se hisse. Dans une seconde d’éternité, le corps est enveloppé (enfin) d’éclats de verre, serein. Plus rien d’autre que cette chute ne vient intruser le corps presque mort. Le verre d’une beauté glacée et bleuté s’enfonce dans la chaire qui s’enferre ; chaque cellule est réveillée par cette étrange inanité. Les angoisses peuvent enfin être stoppées dans leur poisse. Le corps n’existe plus qu’en de multiples éclats en fracas, les énergies ne peuvent plus faire qu’il soit assailli. Enfin il est sauvé du Transvivant qui l’avait emmuré dans ses rangs.
Envie pas la fenêtre de se jeter, pour que cesse l’inhumanité.

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