samedi 26 février 2011

Signes

L’enfant autiste, art triste du néant, a peur du leurre, peur de perdre ses proches dans une cinglante apostrophe. A chaque pas, la mort rode dans le dé-corps. La séparation tue de l’être les sillons. Il faut guetter les signes qui menacent et asprassent. Un souffle, un bruissement, un infime mouvement sont signes des énergies. Ces énergies du monde invisible se lisent comme une bible. On ne peut les fuir, elles intrusent le corps en ténor. Mais cette masse de stimuli est indicible, incompréhensible, on n’en a pas le code qui murmurerait à l’ode. Le gardien des lettres a été massacré et plus rien ne peut être murmurer. Juste des signes à décrypter, des catastrophes à éviter, écrire des strophes pour fuir, pendant un instant, le Réel, toxique fiel. Les inconscients communiquent, s’entremêlent pêle-mêle. Comment sortir de ce brouhaha qui gît ici-bas ? Devant nous, seule la position adulte se dessine aux tréfonds. Ou plutôt elle dessine une béance rance dans le sillon des représentations. Et de cette béance fusent les énergie, magma pulsoyant. Cette béance donne accès à d’autres dimensions, mais trouble en double la réalité partageable, affable. Fable qu’est cette réalité qui vole en fracas, le voile du familier déchiqueté. Seuls les signes du Réel sont vérité. On est perdu, hurluberlu fondu. Besoin de trouver une unité pour pouvoir continuer.

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