jeudi 18 novembre 2010

Des maux aux mots, les gestes qui sauvent

L’ultime division d’un corps avant qu’il ne se désagrège en dé-corps. La toutisation implose la raison. Raies son libre arbitre, l’enquête sur la combustion humaine spontanée est lancée. C’est lent à boire le ceylan quand le corps n’est que bris mort. Dans quelques décennies on vous clonera à l’infini. Mais le clonage psychique n’est-il pas déjà proche du numérique ? Comment se retrouver dans l’espace quand tout n’est qu’informe, étranger absolu ou uluberlu fondu ? La bataille de la noyée n’est-elle pas déjà perdu dans le touaille ? Aïe ça fait mal cette mal trouée de partour… Il faut une bouée à laquelle se raccrocher. Soigner au fin fond de la brousse, mousse la survie. Trouver les gestes qui sauvent, embrasser, prendre dans ses bras pour calmer la terreur aux abois. Prendre les maux au mot.
Mots dans les flots serine la mélodie qui dit. Les courbures lettrées s’agencent en manigance. On ne sait ce qui va s’articuler. Telle une musique elles se lient en moments magiques. Ça tire, ça glisse, ça embrase et ça soulage. La continuité se récrée dans un mouvement lettré. Le rythme de la rime s’arrimer et se déploie devant l’esprit ébahi. Ça enveloppe, ça trace, ça vient du dehors et du dedans, dans un unique temps. Moment hors temps d’où les arabesques lettrées s’enflamment en un ballet. Sous la plume de la dune, rien ne pourra arrêter cet étrange ballet. D’une note comme mot premier, s’articule une mélodie. D’un trait, d’une courbe, la poésie se dit. Ça chante, ça danse, les énergies se densifient en quelques phrases, poésie. Une page d’écriture est une partition en gammes majeures et mineures, elle murmure les maux au rythme lié des mots. C’est un geste qui sauve de l’asprasse, là où tout terrasse dans un tour de passe-passe.

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