dimanche 24 octobre 2010

Changement de chambre[1]

Changement de chambre, tard le soir, tout semble se transformer loin du familier. On est loin du centre de soin. Tout change, la nuit dans cette nouvelle chambre, comme par sorcellerie. Les images de façades semblent s’écrouler et laisser s’infiltrer les tréfonds monstrueux des choses. Est-ce que c’est le transvivant qui envoie ses esprits pour ne tourmenter la nuit ? Le silence, les odeurs, les formes et couleurs, tout se densifie et oppresse le corps, dans une menace de l’intruser par tous les bouts, dans un écartèlement sans fin, en pertes et fracas.
 Les mots et lettres eux-mêmes se densifient, semblant de nuage d’orage, ils deviennent des morceaux de choses. ‘’Fracas’’, par exemple, s’alourdit dans les [a] et devient la chose du fracas lui-même.
Chute sans fin qui en perd son latin. L’étymologie s’enfuit et la chose surgit.
Accès à d’autres dimensions énergétiques, envenimées de transvivant. Le familier perd sa place et l’asprasse entoure aux pourtours en face.
Les images, sons et odeurs, deviennent transparents (transvivant à travers le trans-parents ?) et laissent choir _tel un fruit trop mûr qui éclate, ou tel un corps déchiqueté_ le Réel de leurs organes. La réalité choit avec le familier et ne laisse place qu’à l’asprasse du Réel.
Peur de s’endormir dans cette oppressante et menaçante atmosphère ultra densifiée.


[1] Changement de chambre dans la clinique

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