Partir ou revenir[1]
Partir ou revenir… Partir c’est laisser ce havre de paix, cette peau qui protège des trombes déchiquetantes d’eau. C’est laisser échapper un espace où la parole est protégée, perçue, entendue. C’est devoir se confronter aux déboires de l’avenir, ce couperet prêt à tomber. Le futur est l’impensable du sans armure. Devoir trouver un travail, poser du touaille, alors que l’asprasse guette dans ses mirettes. L’œil du Surveillant du transvivant est le cercueil qui nous attend.
Revenir c’est fuir l’avenir, qui, de toute façon, sera prêt tel un couperet. Revenir c’est aussi se reconfronter à ces longs moments de vide qui asprassent et terrassent. Sensation de partir en lambeaux dans le vide-à-vide qui perd l’anse de sens. Mais ce vide-à-vide est aussi en dehors, dans son morcellement fort.
Revenir c’est ne plus s’en sortir, c’est se sentir néantisé.
Partir c’est se sentir déchiqueté par l’avenir.
Dilemme sans fin entre le gouffre et l’explosion.
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