La bonne densifie le trans-parent
Le portable sonne ; il table sur le port en bandoulière dont la bonne le ménage, pour effectuer son ménage, comme tous les jours, comme hier. Derrière le coffre, c’est la dernière poussière qui résiste à ses mains guerrières. Guerre de saletés dans cette petite maisonnée. Tout doit être effacé. Lancée dans le chaos des mots qui volent et virevoltent, elle essuie toute la poudre de suie des fantômes du passé, qui s’agitent dans un nuage informe des bris des âges qui gîtent. Ci-gît les morceaux des sceaux passés dans la transvivance. Survivance de déni pour tenir ensemble les traits difformes, formés de pâte à modeler, de l’arbre généalogique. Logique de la survie dans un monde où gît et s’agite la poussière du passé. Mais c’est la réalité des grains qui prévaut sur le reste. Cette poussière de grains passés modèlent la chaire du présent. De génération en génération, il devient progressivement impossible de la nier. Du nez aux cheveux, du cou aux orteilles, des yeux à la bouche, tout devient formé et modelé par la substance du passé.
On est le passé ; dans le présent on naît le passé, passé nié jusqu’ici pour des raisons de survie. Mais les leçons de la raison n’ont aucune prise sur le vide-à-vide transgénérationnel et sociétal. Etale de leurres, à l’heure de l’apparaître, c’est ce qu’est cette réalité sociale dont on recouvre désespérément le vide-à-vide qui gît et gite derrière. On est hier. Mais comment être hier aujourd’hui sans succomber au désêtre ? Comment tenir à ce filet de leurres sociaux pour ne pas tomber sans fin et se désagréger dans le Réel à-vide ?
Tout ce chaos de poussières présentes et passées se densifient dans la danse de la génération présente. Présent amer qu’est cette mer de troubles. On n’est que la densification des grains de vide-à-vide. On naît vide-à-vide. Que faire de ce Réel qui s’enferre partout comme un enfer fascinant ? Devoir d’absorber le BàBA, de haut en bas, du vide-à-vide, pour délivrer et faire tenir l’arbre transgénérationnel, dont le rationnel ne bruisse presque plus de ses feuilles. Être cette bonne qui réponde à l’appel du portable, de la table des ports passés et présents, pour enfin densifier tout ce chaos à-vide en soi, et ainsi nettoyer le reste des générations. Telle est la mission qu’on nous a attribué sur cette Terre amer, à-mer de vide-à-vide. La bonne n’a pas le choix, elle densifie tout ce qui a été dénié, pour passer des étés plus apaisés. Elle doit répondre à l’appel de détresse derrière le mur de béton-armé-de-déni. Elle est le vide-à-vide, elle est modelée complètement et totalement de cette substance ; pour libérer le présent et le passé
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