dimanche 24 octobre 2010

Petit Dom en l’essence des béances ; métaphore d’un photophore

Un petit d’homme enfonce ses pieds dans le matelas verdoyant de la clairière. Le clair espace est parsemé de milles et une lueurs lumineuses qui ne demandent qu’à éclore sous la caresse du regard. Elles dansent joyeusement sur cette piste improvisée, au doux rythme des bruissements des feuilles dans les arbres. Les arbres, majestueux ou rabougris, recroquevillés ou élancés vers le ciel, touffus ou tout maigres, em-bras-sent de leurs branches, de leur présence, la clairière en demie teinte. Le petit d’homme se laisse bercé par la douce euphorie que lui offre ce lieu…
« Petit d’homme » dis-je? Petit d’homme que chacun abrite dans son cœur, dans son cœur d’homme. Petit d’homme au cœur de l’homme, petit lutin du monde intérieur, Petit Dom émerveillé par le ballet lumineux de la Nature, danse. Ses sens ravis, son sens revit au creux de l’harmonie qui le saisit.
Petit Dom court, s’élance, laisse ses bras s’étendre dans un mouvement d’ailes, tournoyant, s’enivrant de ce spectacle inattendu. La clair-ière hier encore sombre le reçoit de ses plus beaux atours, tour d’essentiel qui plonge les-sens-en-ciel.
Cette essence d’harmonie a le goût de la Vie.
Petit Dom s’apaise doucement. Il s’étend face au ciel, sa respiration encore saccadée par l’émotion. Le doux bruissement des feuilles le berce. Le vent n’est qu’un tendre murmure qui vient caresser ses oreilles, faisant vibrer au passage ses mèches en pagaille. La luminosité est celle des fins d’après-midi ensoleillées, nuances d’orangés, de rouges… Elle semble immerger tout le monde visible dans une chaleureuse féerie; elle semble révéler la présence du monde invisible… Certains creux des arbres, obscures dans le reste de la journée, s’illuminent d’une profonde lueur. Le regard saisit une autre perspective, où l’Essentiel, les-sens-en-ciel, se laisse approcher. Comme un don du monde intérieur de la Nature. La Nature laisse Petit Dom dé-couvrir ses trésors intérieurs.
Traversé de cette paix Nature, Petit Dom observe l’arbre qui s’élève devant lui. Les rayons du soleil qui le traversent illuminent des creux secrets, parsèment le sol d’une multitude de petits éclats, comme si l’arbre avait offert à la terre des graines de ses richesses intérieures. Chaque graine naît d’un savant mélange de ces richesses et est mis en danse par le rayon lumineux sur le sol. Des graines de lumière, de la vie en puissance, en devenir. De venir s’asseoir sur le lieu de ces graines, au pied de cet arbre, fait germer une idée dans le monde de Petit Dom…
L’arbre ne pourrait pas révéler, ni même partager la Vie, la transmettre si la lumière ne venait pas le traverser. Les richesses encore en graines de devenir ne pourraient se révéler si les rayons ne venaient les propulser dans un ballet effréné sur la terre. Chaque creux resterait voilé, invisible au partage. Chaque blessure inscrite d’un vide dans son écorce, chaque écorchure d’une jeune branche chérie du projet qu’elle portait, portrait de sens dans laquelle les feuilles venaient puiser leur goût de vivre, chacune de ces brisures ne seraient qu’absurdes et douloureuses béances.
La luminosité vient les traverser et propulser leurs graines de Vie sur le loess assoiffé de ce flamboiement. Ces trouées douloureuses et vides de sens sont alors transcendées par l’embrasement rayonnant. L’essence de la Lumière se donne à l’arbre meurtri ; elle qui se faufile en tout creux, le dévoilant sous un éclat nouveau, surgit offrir son essence, élexir de sens.  Elle « est-sens ».
Petit Dom se laisse bercer par ces songes, il pense… L’être humain n’est-il pas semblable à cet arbre? Ces trous de son existence, insu-portables même à son insu, ne peuvent-ils pas être des creusets au sein desquels la luminosité de la Vie peut s’écouler? Les-sens, l’Essence de la Vie n’est-elle pas cet Essentiel qui transporte les-sens-en-ciel? Si on se laissait traverser par elle, ne trans-porterait-elle pas nos sens-en-ciel?
Petit Dom ouvre son être à l’ambiance de cette contrée où il a été mené par Hasard… Il sent le frémissement des lueurs chaleureuses parcourir son petit être de lutin. Le Souffle vient lui caresser la joue, zéphyr ardent de douceur qui l’em-bras-se d’un soupir d’amour.
Lui pense, de tout son être, de toutes ses richesses et blessures ; la Lumière de la Vie trans-portent alors _à-l’-or_ les-sens-en-ciel et petit Dom touche l’Essentiel. Son existence qu’il pense est transcendée par l’Essence Lumineuse qui le panse. Des béances de l’être, elle fait des anses pour attraper les Bé-attitudes, des Bé-anses _ Brasiers d’Essentiel.



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